Opéra Orchestre Normandie-Rouen

Semiramide

ROSSINI
Mise en scène,
décors et costumes
générique

Direction musicale : Valentina Peleggi

Mise en scène, décors et costumes : Pierre-Emmanuel Rousseau

Lumières : Gilles Gentner

Chorégraphies : Carlo D’Abramo

Avec Karine Deshayes, Franco Fagioli, Giorgi Manoshvili, Grigory Shkarupa, Alasdair Kent, Natalie Perez, Jeremy Florent, Eleonore Guipouy, Victor Bouaziz-Viallet …

Orchestre de l’Opéra Orchestre Normandie-Rouen

Choeur Accentus

juin 2025 – Opéra Orchestre Normandie-Rouen

vidéos
Revue de presse

Opera-Online

" (...) Pierre-Emmanuel Rousseau se risque, avec succès, à une ambiance mystérieuse et moite (soutenue par les lumières de Gilles Gentner) (...) en donnant du temps au temps long des airs. (...) Pierre-Emmanuel Rousseau superpose le visible et le non-visible, l'intime et le fantastique, à travers des détails infinitésimaux, qui par leur somme, font comprendre la mécanique rituelle imperturbable de la cour de Semiramis. (...) "

juin 2025

Olyrix

" (...) La mise en scène de Pierre-Emmanuel Rousseau accentue la part d'ombre et de tragique de l'oeuvre. Elle s'appuie sur les lumières de Gilles Gentner, qui sculptent les espaces de clairs-obscurs dramatiques, et sur les costumes sombres, eux aussi signés par Rousseau, contrastés par quelques touches éclatantes. La scénographie compose un espace structuré par des éléments massifs et mouvants. Les mouvements chorégraphiés de Carlo D'Abramo ajoutent une stylisation au rituel, notamment dans la gestuelle des figurants.(...)

juin 2025

Classiquenews

" (...) Les décors monumentaux, dominés par des murs de marbre noir mobiles, des sarcophages et des néons bleutés, créent une atmosphère de luxe macabre et de décadence. Les costumes mêlent tailleurs à épaulettes pour Sémiramis (évoquant une « executive woman » impitoyable) et attributs mafieux pour Assur, tandis que les éclairages de Gilles Gentner sculptent l’espace en clairs-obscurs dramatiques. La chorégraphie de Carlo d’Abramo, parfois jugée audacieuse, ajoute une dimension rituelle aux scènes de foule, avec des figurants évoquant des spectres ou des victimes sacrificielles. Pierre-Emmanuel Rousseau ose des images chocs, telles cette danseuse sacrifiée, égorgée en maillot de bain, qui rappelle la violence du pouvoir ; le spectre de Ninus, incarné par un danseur couvert de « paillettes sanglantes », qui plane comme une menace hallucinatoire ou encore la scène finale (réinventée) qui voit Azema (Natalie Pérez) poignarder Idreno et Arsace, ajoutant trois morts au livret original pour un climax aussi sanglant qu’inattendu."

juin 2025

Concertclassic

" (...) En 2025, pour mettre en scène la Semiramide (1823) de Rossini, Pierre-Emmanuel Rousseau ne se contente pas de montrer la reine offrir à Baal des sacrifices humains et boire dans une coupe le sang des victimes, il l’imagine animée d’une soif d’hémoglobine qu’elle satisfait en plantant ses crocs dans la carotide de ses proches.
Et elle n’est pas la seule… L’opération a lieu, heureusement, sans rien changer au livret et non sans habileté, le vampirisme se glissant dans les interstices de l’action, avec pour effet de rendre aussi glaçante qu’elle l’était pour les spectateurs du XVIIIesiècle cette sombre histoire d’inceste et de meurtre qu’il situe de nos jours. Sémiramis est une executive woman arborant tailleur à épaulettes, Assur un mafieux abusant des rangs de coke (le pauvre homme, au dernier degré de l’addiction, ne peut apparaître sans se mettre à sniffer compulsivement), mais l’action se déroule dans un cadre somptueux, palais de marbre noir aux parois assez mobile pour respecter les différents lieux de l’intrigue – le fait mérite qu’on le souligne, bien des productions d’opéra optant désormais pour un décor unique, en raison de contraintes budgétaires mais au mépris de toute logique. L’ombre de Ninus est « incarnée » par un danseur presque nu, et sa voix qui tombe des cintres a été enregistrée par l’interprète d’Oroe, tandis qu’une danseuse, peu vêtue elle aussi, est la victime dont le sacrifice interrompu au premier acte n’en finira pas moins par avoir bien lieu (...) "

 

juin 2025

Anaclase

" (...) Reprenant son décor de temple conçu ici-même pour la mise en scène de Tancredi, Pierre-Emmanuel Rousseau inscrit Semiramide dans une fertile filiation personnelle où le tout-jouir des ὕϐρις décorsetées se confronte à la colère divine via l’apparition du spectre du roi assassiné, criant vengeance. Dansé par Victor Bouaziz-Viallet – sa musculature impressionnante a pour toute vêture un sang éternellement frais et la poudre d’or à sourdre d’outre-tombe –, l’ombre de Nino, horrifique à souhait, marie via Voltaire les fantômes antiques aux élisabéthains. (...) Avec la complicité de Carlo d’Abramo pour la chorégraphie et de Gilles Gentner aux lumières, Rousseau signe, comme à son habitude [lire nos chroniques de L’amant jalouxLe comte OryLa rondine et Thaïs], une production qui, pour ne pas surligner ses audaces, ne s’ancre toutefois point dans l’avant-hier — convoquant un imaginaire baroque nourri de cinéma (de Kubrick à Tony Scott), et sculptant une Sémiramis plus proche de Catherine Deneuve ou d’Erzsébet Báthory que des reines d'opérette, entre faste des eighties et vertige rituel. "

juin 2025

Opera-Diary

" (...)  The dark staging found its emotional core in Act II. It’s there that Rousseau’s vision really came together, enhancing the psychological complexity of the story and characters. (...) " 

 juin 2025
 

PremièreLoge-opera

" (...) La mise en scène pensée par Pierre-Emmanuel Rousseau (responsable également des décors et des – forts beaux – costumes) est elle aussi très sombre : prenant appui sur la conception que les auteurs des textes bibliques puis les chrétiens de l’époque médiévale avaient de l’antique cité (une conception sans doute très éloignée de la réalité historique, Babylone étant devenue dans l’imaginaire collectif  une ville ou triomphent le luxe, l’immoralité et le vice sous toutes ses formes : ne se confond-elle pas avec la Grande Prostituée dans le livre de l’Apocalypse ?), le metteur en scène transpose l’action d’une cour imaginaire, oppressante, où règne une violence sanguinaire que symbolisent les gants rouges portés par le Grand Prêtre de Baal : on y pratique des sacrifices humains, on y sniffe de la coke, on y égorge toute personne susceptible d’entraver notre marche vers le pouvoir – et les femmes ne sont pas les dernières à recourir à ces expédients violents, témoin le personnage d’Azema (impeccable Natalie Pérez, même si elle a peu à chanter…), assez insignifiant dans l’œuvre originale mais revêtant ici une importance dramatique inédite : faisant mine d’accepter la proposition d’Idreno lui proposant de devenir sa femme, elle poignarde finalement son prétendant puis Arsace avant, lors de la scène finale, de s’emparer de la couronne de Semiramide pour s’auto-couronner tandis que retentit l’ultime chœur de réjouissances. Une vision pour le moins noire, mortifère, cohérente, dans laquelle Karine Deshayes, dans le rôle-titre, apparaît comme un avatar de la vampire Miriam Blaylock des Prédateurs de Tony Scott : égorgeant sans état d’âme, buvant le sang de ses victimes, succombant au charme d’une des danseuses officiant dans son palais, elle court à sa perte en opérant une « métamorphose radicale entre la mante religieuse et la mère éplorée » (dixit Pierre-Emmanuel Rousseau)."

juin 2025